La Harpe.... Qui, sifflé pour ses vers, pour sa prose sifflé, Tout meurtri des faux pas de sa muse tragique, Tomba de chute en chute au trône académique |
GILBERT
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Mon apolog. |
tomber |
Il fut sifflé de tout l'auditoire |
ROLLIN
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Hist. anc. Oeuvr. t. V, p. 532, dans POUGENS |
siffler |
Le loriot siffle, l'hirondelle gazouille |
CHATEAUBRIAND
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Génie, I, V, 5 |
loriot [1] |
Il se vit bafoué, Berné, sifflé, moqué, joué |
LA FONTAINE
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Fab. X, 9 |
bafoué, ée |
On siffle le patriotisme ; Ce qu'on sait le mieux c'est compter |
BÉRANGER
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Poëte de cour. |
compter |
On siffle le patriotisme ; Ce qu'on sait le mieux c'est compter |
BÉRANGER
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Poëte de cour. |
patriotisme |
Le serpent de l'envie a sifflé dans son coeur |
PIRON
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Métrom. III, 4 |
serpent |
Ils m'ont sifflé ; mais si jamais je puis les rassembler ! |
BEAUMARCHAIS
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Barb. de Sév. I, 2 |
siffler |
Au coucher du soleil le courlis siffle sur la pointe d'un rocher |
CHATEAUBRIAND
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Génie, I, V, 8 |
courlieu |
L'air siffle, le ciel se joue Dans la crinière des flots |
LAMARTINE
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Harm. I, 3 |
crinière |
Il [le public] siffle un auteur symétrique, Il rit d'un vers symétrisé |
CHÉNIER M. J.
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Sur la Harpe |
symétrique |
Je suis sur le théâtre ; il faut bien qu'on me siffle ou qu'on m'applaudisse |
MAINTENON
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Lett. à M. d'Aubigné, 18 janv. 1683 |
théâtre |
Un Romain aurait sifflé un acteur qui eût allongé ou accourci une syllabe mal à propos |
D'OLIVET
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Pros. Fr. |
accourcir |
Quelqu'un le reconnut ; il se vit bafoué, Berné, sifflé, moqué, joué |
LA FONTAINE
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Fabl. IV, 9 |
berné, ée |
Écrire par jeu, par oisiveté, et comme Tityre siffle ou joue de la flûte |
LA BRUYÈRE
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XII |
jouer |
Le sot est automate, il est machine.... c'est tout au plus le boeuf qui meugle, ou le merle qui siffle |
LA BRUYÈRE
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XI |
meugler |
Sot auteur d'un poëme ou d'un discours sifflé, Ou d'un recueil ombré de chansons à la glace |
CHÉNIER
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Invention. |
ombré, ée |
Ce reptile vous a sifflé que j'étais là pour trahir vos secrets ? |
BEAUMARCHAIS
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Mère coupable, III, 9 |
reptile |
Tout ce qui peut m'arriver, c'est d'être sifflé ; et c'est le plus petit malheur du monde |
VOLTAIRE
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Lett. Marin, 30 oct. 1772 |
sifflé, ée |
.... à son rire moqueur Le serpent de l'envie a sifflé dans son coeur |
PIRON
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Métrom. III, 4 |
siffler |
[Le vent] Siffle et frappe la voile à grand bruit déchirée |
DELILLE
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Én. I |
siffler |
En Angleterre, où l'on élève Shakespeare au-dessus de Corneille, et où l'on siffle ceux qui l'imitent |
VOLTAIRE
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Comm. Corn. Rem. Héracl. V, 8 |
siffler |
Ô vieux Denys, je me ris de ton glaive ; Je bois, je chante et je siffle tes vers |
BÉRANGER
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Damoclès. |
siffler |
Le public dédaigneux hait ce vain artifice ; Il siffle la coquette, il applaudit l'actrice |
DORAT
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la Déclamation, ch. I |
applaudir |
L'un claque, l'autre siffle ; et l'antre du parterre, Et les cafés voisins sont le champ de la guerre |
VOLTAIRE
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Cabales. |
claquer |
L'air siffle ; une horrible tempête Aujourd'hui gronde sur ta tête ; Demain tu seras dans le port |
ROUSSEAU J.-B.
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Odes, II, 4 |
siffler |
Figurez-vous que Zaïre fut huée dès le second acte, que Sémiramis tomba tout net, qu'Oreste fut à peu près sifflé... |
VOLTAIRE
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Lett. Chabanon, 22 déc. 1766 |
huer |
L'astre brillant du jour à l'instant s'obscurcit ; L'air siffle, le ciel gronde, et l'onde au loin mugit |
VOLTAIRE
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Henr. I |
mugir |
J'ai ignoré absolument pendant le quart de ma vie les raisons de tout ce que j'ai vu, entendu et senti ; et je n'ai été qu'un perroquet sifflé par d'autres perroquets |
VOLTAIRE
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Dict. phil. Ignorance |
sifflé, ée |
Qu'elle nous mette au rang des grands et beaux esprits Un benêt dont partout on siffle les écrits |
MOLIÈRE
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ib. I, 3 |
siffler |
Quelqu'un le reconnut [le geai], il se vit bafoué, Berné, sifflé, moqué, joué, Et par messieurs les paons plumé d'étrange sorte |
LA FONTAINE
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Fabl. IV, 9 |
moqué, ée |
Aussitôt d'un serpent il revêt la figure, Il siffle, il s'enfle, il roule, il déroule ses noeuds, Et de ses vastes plis bat ses bords sablonneux |
DELILLE
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Hom. des ch. II |
noeud |
C'est aux premiers gentilshommes de la chambre à donner les rôles ; un pauvre auteur ne doit jamais se mêler de rien que d'être sifflé |
VOLTAIRE
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Lett. d'Argental, 20 janv. 1762 |
sifflé, ée |
Qu'il [Needham] s'en tienne à ses anguilles.... que surtout l'envie de se transfigurer en serpent ne lui prenne plus ; qu'il ne pense pas qu'il soit en droit de siffler, parce qu'on le siffle |
VOLTAIRE
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Quest. miracl. e |
transfigurer |
Quand Despréaux fut sifflé sur son ode, Ses partisans criaient par tout Paris : Pardon, messieurs, le pauvret s'est mépris ; Plus ne louera, ce n'est pas sa méthode ; Il va draper le sexe féminin |
FONTENELLE
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Madrigal. |
draper |
La cour a sifflé tes talents ; Paris applaudit tes merveilles ; Grétry, les oreilles des grands Sont souvent de grandes oreilles |
VOLTAIRE
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Poésies mêlées, CCXXIII |
oreille |
Il [le serpent] lève un peu la tête, et puis siffle aussitôt, Puis fait un long repli |
LA FONTAINE
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Fabl. VI, 13 |
repli |
[Le vent] Siffle, souffle, tempête, et brise en son passage Maint toit qui n'en peut mais, fait périr maint bateau |
LA FONTAINE
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ib. VI, 3 |
mais |
Si l'océan a sa flore, il a aussi sa Philomèle : lorsqu'au coucher du soleil le courlis siffle sur la pointe d'un rocher, et que le bruit sourd des vagues l'accompagne, c'est une des harmonies les plus plaintives qu'on puisse entendre |
CHATEAUBRIAND
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Génie, I, V, 8 |
philomèle |
Si on siffle [la tragédie du Triumvirat que Voltaire donnait sous un nom supposé], mes anges [M. et Mme d'Argental] ne feront semblant de rien ; quoi qu'il arrive, c'est un amusement sûr pour eux, et c'est tout ce que je prétendais |
VOLTAIRE
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Lett. d'Argental, 1er août 1763 |
semblant |